mercredi 30 juin 2010

ELO#9 - La Rumeur


mercredi 30 juin 2010

Vous avez plus ou moins déjà entendu parlé de l'affaire "La Rumeur", ce groupe de rap dont le chanteur (Hamé) était poursuivi par le ministre de l'intérieur (un certain Nicolas Sarkozy) pour insultes, qui a été relaxé trois fois, mais à chaque fois le ministère s'est acharné, en vain, si ce n'est qu'il instaure un climat de peur et qu'il prend pendant ce temps là, du temps, de l'énergie et de l'argent à un artiste engagé, mais innocent. Beaucoup de choses ont été écrites à ce sujet mais le mieux est de lui donner la parole, et l'encore mieux est de laisser Pierre Tévanian, sur le site "Les Mots Sont Important", l'interviewer...

Qu'est-ce qu'il chante ce groupe de rap? Ecoutez par exemple Je Connais Tes Cauchemars ou alors Pas de Justice, Pas de Paix...

Qu'est-ce qu'il disait ce chanteur? Qu'en France, la police humilie et assassine régulièrement.

En ce moment se déroule le procès de jeunes de Villiers le Bel qui AURAIENT PU tuer un flic. Mais à coté de cette éventualité, aujourd'hui, des flics TUENT des jeunes, et le procès n'a jamais lieu. Parmi tant d'autres, ces deux là Lamine Dieng ou Ali Ziri.

La Rumeur, par Hamé et Pierre Tévanian:
"Insécurité sous la plume d'un barbare", le texte qui a rendu fou le Ministère de l'Intérieur : une plainte, trois relaxes, deux jugements en Appel, deux pourvois en cassation !
« L'intrus du groupe »
« Tuer avec des mots »
« Rap de fils dimmigrés »
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A propos de l'éviction de Guillon et Porte par le Valet de Sarkozy, une pétition a été lancée:
http://petition.harrycow.fr/

A la rentrée, un journal va être crée par une partie de l'équipe de Siné Hebdo. Il s'appellera "La Mèche", alors gardez vos oreilles et vos mirettes grandes ouvertes...
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A propos de Palestine:
1) Un texte du sociologue français Said Bouamama, extrait du livre de ZEP" Nique La France":
http://www.zep-site.com/

2) La liste des artistes soutenant officiellement le boycott de l'apartheid israélien ou, au minimum ayant refusé de se produire en israel, s'allonge: The Yes-Men, les écrivains Iain Banks, Henning Mankell, Alice Walker, John Berger, Andre Brink, Mahmoud Darwish, Naomi Klein, Judith Butler, Sarah Schulman, Aharon Shabtai, Adrienne Rich, Augusto Boal, Vincenzo Consolo, le dessinateur Martin Rowson, les musiciens et groupes de musique the Klaxons, Gorillaz, the Pixies, Devendra Banhart, Tommy Sands, Elvis Costello, Gil Scott-Heron, Carlos Santana, Bono, U2, Bjork, Snoop Dogg, Roger Waters, Nigel Kennedy, John Williams, les cinéastes Ken Loach, Udi Aloni et Jean-Luc Godard...

3) Un très beau texte d'Omar Barghouti, de la Campagne Palestinienne pour le Boycott Académique et Culturel d'Israël
L'histoire se passe en 2002, quand Israël a attaqué la Cisjordanie. À l'époque, Omar Barghouti était chorégraphe et professeur de la Troupe de Danse Populaire El Funoun à Ramallah...
http://bdsfrance.org/images/stories/pub/solidairespalestine0709.pdf

Nous étions au beau milieu d’une de nos habituelles répétitions de danse quand un groupe d’artistes belges est discrètement entré dans le studio très éclairé mais néanmoins chaleureux que nous avions à Ramallah. Certains d’entre eux n’étaient jamais venus avant. Étonnés de ce qu’ils voyaient et entendaient, nos amis européens se sont mis à filmer avec une caméra vidéo et à prendre des notes. La plupart des occidentaux ne peuvent cacher leur perplexité quand ils voient un groupe de danseurs palestiniens, des deux sexes, exécuter la chorégraphie complexe d’une nouvelle danse palestinienne. Apparemment, ils trouvent la scène surréaliste. De la danse en pleine “guerre” !

Pendant la courte pause des danseurs au bout de deux heures d’un travail dur et harassant, l’un des visiteurs, qui était cinéaste, m’a interviewé. Avec hésitation, il m’a demandé :”Il y a eu la guerre et beaucoup d’infrastructures de base ontété détruites ; comment, après ça, arrivez-vous à vous convaincre, vous-même et les danseurs, de persévérer dans votre entreprise ? La danse n’est-elle pas une activité très secondaire en temps de guerre ?” Je ne m’étais jamais posé la question. Devons-nous cesser de créer de la danse, de la musique, de l’art et de la littérature, me suis-je interrogé, pour nous lancer dans le combat de la “recons-truction” ? La reconstruction ne s’applique-t-elle qu’aux bâtiments, aux routes, aux poteaux électriques et aux conduites d’eau détruits ? Et les rêves volés en éclats et les consciences ébranlées, n’ont-ils pas eux aussi besoin de reconstruction ?

Presque partout, c’est quasiment de la même manière que nous avons agi pour survivre à l’offensive sans en payer un prix trop élevé en termes d’équilibre mental. Il en a du moins été ainsi dans tous les endroits où les toits sont restés sur les maisons auxquelles ils appartenaient et où la mort n’a pas frappé. Mais même là où les toits sont tombés sur les habitants des maisons, comme lors de la dévastation du camp de réfugiés de Jénine et de la vieille ville de Naplouse, les parents et les autorités ont toujours eu à cœur de tout faire pour que les écoles, en particulier, soient rapidement remises en état de façon à fonctionner normalement. On peut effectivement s’étonner que, profondément traumatisé, survivant d’une effroyable atrocité et submergé par un océan de pertes, de désespoir et de colère, celui qui loge sous une tente se soucie de la scolarité de ses enfants alors même qu’il se débat dans le plus grand dénuement. Pour comprendre cette mystérieuse obsession que mettent les Palestiniens à considérer les études comme un moyen de forger une personnalité, il faut percevoir les blessures les plus intimes des réfugiés palestiniens.

Sous l’empire du colonialisme, l’expression culturelle revêt une importance primordiale dans la construction de notre identité collective. Ceci est principalement dû au rôle que joue le colonisateur par l’influence qu’il a sur l’identité de l’autochtone. L‘essence même de notre humanité a été limitée, entravée, violentée par les incessants efforts de déshumanisation de nos tortionnaires. En réaction, faire barrage à cette colonisation de nos esprits s’impose comme une priorité cruciale. C’est pourquoi la restauration de notre humanité, de nos rêves, de nos espoirs et de notre détermination à résister et à être libres devient encore plus importante que la réparation de nos infrastructures. Et donc, oui, nous dansons.

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